Fújnak a fellegek

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Niveau de présentation : Avancé

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Fújnak a fellegek


Musique populaire de Hongrie
Fújnak a fellegek Somogy megye felől - Les nuages soufflent du comté de Somogy
Transdanubie méridionale
Musique Páva

Le chant dont l’incipit littéraire est Fújnak a fellegek Somogy megye felől : "Les nuages soufflent du comté de Somogy", a été interprété a cappella par Szakáll Józsefné "Miklós" Bebők Judit "Dávid" à Nemespátró, dans le comté de Somogy, en Transdanubie, au sud-ouest de la Hongrie, en 1969.

L’enregistrement, réalisé par Imre Olsvai et Pál Sztanó, est conservé dans les Archives de l’Institut de Musicologie du Centre de Recherche des Sciences Humaines sous le numéro d’archive AP_6686l. 

Reproduit avec l'aimable autorisation des Archives de l’Institut de Musicologie du Centre de Recherche des Sciences Humaines (1014 Budapest, Táncsics M. u. 7.)

Structure

Structure du chant: poésie, mélodie, rythme

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Voici le texte du chant et son déroulé :

 

Traduction littérale du chant Fújnak a fellegek Somogy megye felől

1ère strophe :
Les nuages soufflent du comté de Somogy
J’ai beaucoup réfléchi sur notre destin

2e strophe :
J’y ai déjà beaucoup réfléchi auparavant
Auprès de ta Majesté, notre destin est gravé

3e strophe :
J’ai beaucoup réfléchi sur les ancêtres et sur nos errances dans ce monde.

 

La structure mélodico-rythmique du chant Fùjnak a fellegek

Le chant a une structure fixe, il est strophique : la parole (quatre vers poétiques isométriques contenant chacun six syllabes) est mise en musique par quatre phrases musicales. Dans les première et deuxième strophes, les troisième et quatrième phrases musicales sont reprises avec la parole correspondante tandis que dans la troisième strophe, la chanteuse ne les répète pas.

Les vers sont isométriques, ils comprennent le même nombre de syllabes : 6, 6, 6, 6.

Structure du chant Fùjnak a fellegek

1er vers de la 1ère strophe

2e vers de la 1ère strophe

3e vers de la 1ère  strophe

4e vers de la 1ère strophe

3e vers de la 1ère  strophe

4e vers de la 1ère strophe

1er  vers de la 2e strophe

2e vers de la 2e strophe

3e vers de la 2e  strophe

4e vers de la 2e strophe

3e vers de la 2e  strophe

4e vers de la 2e strophe

1er  vers de la 3e strophe

2e vers de la 3e strophe

3e vers de la 3e  strophe

4e vers de la 3e strophe

Le système de la note finale

7, 3, 3

Dans le classement du VIe tome de Magyar Népzene Tára, Corpus Musicae Popularis Hungaricae, le chant est classé parmi les mélodies du système de note finale :  7, b3, b3

Selon la tradition de l’analyse musicale hongroise et de la solmisation relative, les notes finales des phrases musicales sont symbolisées par des chiffres. Comme les chants sont transcrits avec la note finale « g », la note finale de la dernière phrase musicale est considérée comme 1 et elle n’est jamais signalée. Ainsi, les trois chiffres indiquent que ce chant strophique contient quatre phrases musicales. (Dans le cas où la note finale d’une phrase musicale descend en dessous de 1, elle est symbolisée par la numérotation romaine VII, VI, V, etc.).

Imre Olsvai remarque que « concernant les chants strophiques, les caractéristiques les plus importantes et les plus facilement perceptibles sont le nombre des phrases musicales qui contient la structure de syllabes des vers et le système des notes finales (kadenciakèplet). » Il ajoute que dans les classements « ces deux caractéristiques ont de fonctions principales. » (Olsvai, 1998, p. 523).

Le dessin mélodique de Fùjnak a fellegek 

Le dessin mélodique du chant est descendant.
Ici il est représenté selon la pratique de l’analyse musicale des chants de tradition orale en Hongrie et en reprenant le système de la note finale.

Le dessin mélodique de Fùjnak a fellegek, représentation par Zsòfia Pesovàr

Le dessin mélodique de Fùjnak a fellegek, représentation par Zsòfia Pesovàr

Le principe du classement des chants hongrois de tradition orale à partir de leur dessin mélodique a été développé par Pàl Jàrdànyi (1920-1966), ethnomusicologue, compositeur). Jàrdànyi a observé le dessin mélodique des chants, tout d'abord, dans leur totalité, puis il a examiné les relations des phrases musicales entre elles. Selon Jàrdànyi, dans la musique hongroise de tradition orale, il n’existe pas de première phrase musicale plus grave que la dernière. Ainsi, il a établi deux grandes classes qui contiennent chacune plusieurs groupes et sous-groupes :

1. Les premières phrases musicales sont plus « hautes », aigues, que les dernières. »  

2. Les premières et les dernières phrases musicales sont analogues. » (Jàrdànyi, 1961, p. 178).

Les chants du premier groupe coïncident approximativement avec le style ancien du classement de Bartók. Les chants du deuxième s’accordent avec ceux du style nouveau.

Dans l’introduction du VIe tome de Magyar Népzene Tára, Corpus Musicae Popularis Hungaricae, Imre Olsvai écrit les phrases suivantes : « Nous pouvons compléter ces deux groupes principaux par le 3e, dans lequel nous classons des mélodies dont la première phrase musicale est toujours plus grave que la dernière. » (Olsvai, 1973, p.19). Selon les observations et analyses des ethnomusicologues, dans ce 3e groupe nous ne trouvons pas de chants caractéristiques hongrois, ces structures mélodico-rythmiques se développaient à partir de la musique écrite ou des musiques populaires d’origine étrangère (Olsvai, 1973, p. 19).

Intervalles, échelles, ambitus

L’échelle

Des ethnomusicologues hongrois remarquent que dans les airs pentatoniques exécutés en Transdanubie, la hauteur de la tierce peut être légèrement plus grave que dans d’autres dialectes musicaux. Selon la terminologie de l’ethnomusicologie hongroise, cette tierce est appelée la « tierce transdanubienne » ou la « tierce neutre ». Au moment de la transcription du chant cette tierce peut être indiquée par le signe diacritique :     .

L’ambitus

L’ambitus de la mélodie (c'est-à-dire l’étendue des sons utilisés dans le chant) est de 8 – VII, selon le système de représentation graphique que nous avons adopté.

L’exécution du chant  s'effectue en parlando rubato.

A partir de ces caractéristiques, ce chant est classé parmi des mélodies pentatoniques de l’ancien style. La structure en quinte descendante est perceptible dans les traces observables en examinant les quatre phrases musicales. 

 

23 septembre 2020

Zsòfia Pesovàr

Ethnomusicologue