Système de notation Erik Marchand

Explication du système de notation mélodique utilisé par Erik Marchand et Thierry Robin, entre autres

Systèmes de notation

Notre méthode de notation est une écriture simple et utilisable sur un clavier d’ordinateur.

Elle ne nous permet que de décrire les échelles et le « squelette » mélodique de la pièce concernée. Cette notation a l’avantage d’être relative quelle que soit la tonique de l’interprétation voire - et en musique bretonne cela est très fréquent - lorsque cette tonique évolue vers le haut au cours d’une interprétation vocale.

Nando Aquaviva, chanteur, musicologue et transmetteur de chants corses utilise un système de notation chiffré proche du nôtre.
 

Les différents degrés

1 : tonique. Par définition elle est la référence de l’échelle.    
2-: seconde mineure (½ ton au-dessus de la tonique); n'existe quasiment pas dans le répertoire local. Elle remplace parfois la seconde médiane pour des instruments tempérés égaux 2°: seconde médiane ou neutre, ou ҂ (approximativement ¾ de ton au-dessus de la tonique) 2 ou 2+ : seconde majeure (1 ton au-dessus de la tonique). Elle peut être parfois haute et dans ce cas suivie de ↑).
3- : tierce mineure 3° : tierce médiane (ou neutre) ou ҂. 3+ : tierce majeure
4 : quarte juste 4° : quarte "demi-augmentée" (¾ de ton en dessous de la quinte ou au-dessus de la tierce majeure). 4+: quarte augmentée (nous n'en avons pas encore trouvé)
5 : quinte (peut être parfois haute et dans ce cas suivie de ↑…)    
6- : sixte mineure 6° : sixte médiane ou neutre 6+: sixte majeure
7- : septième mineure 7° : septième médiane ou neutre 7+: septième majeure, parfois très haute (7++) ou suivie de ↑

Les degrés en dessous de la tonique sont écrits ainsi : 5 6 7 (1).

Les degrés au-dessus de l'octave (incluse) sont écrits ainsi : 7 1 2 …


Lorsque nous souhaitons utiliser une notation solfégique, nous choisissons celle qui a été établie lors du Congrès du Caire en 1932  par des musicologues occidentaux et orientaux ainsi que de grands maîtres de la musique orientale.

L'unité de mesure qui nous sert à mesurer les intervalles (de do à ré par exemple) est le "cent". Il y a 200 cents dans un ton du tempérament égal, celui du clavier moderne donc cent cents pour un demi-ton tempéré égal. Cette unité décimale est plus pratique à utiliser que le Hertz qui correspond à une progression logarithmique.

Lorsque nous écrivons le nom des notes nous procédons ainsi :

  • ré mi fa½# sol la si½b do ré
  • si½b do ré mi½ fa sol la si½b
  • sol la si½b do½# ré mi½b et mi fa½#  : échelle de « la pluie tombe sur nous » de Jean-Philippe Denis Sales

NB : la note en gras est la tonique


Attention, lors du Congrès du Caire la volonté fut aussi de donner une hauteur spécifique à chaque intervalle pour créer un tempérament égal à 24 quarts de ton, ce qui semble une aberration pour de nombreux musiciens et musicologue d'aujourd’hui (certains de ces quarts de tons ne sont jamais utilisés et d’autres intervalles sont plus subtils). Ainsi, selon l'avis de ce Congrès, ¾ de ton = 150 cents ; mais en ce qui concerne la musique bretonne, lorsque pour des questions d’orchestration, nous sommes obligés de choisir une hauteur précise, nous privilégions 143 cents.

Là encore nous nous appuyons sur une tonique arbitraire qui sera le sol ou le do (selon la position de la mélodie sur la portée).

A l’heure actuelle, en musique bretonne, nous avons déterminé au moins trois types de tierce, sixte ou septième médianes. Certaines se situant entre 40 et 50 cents au-dessus du bémol ou du degré concerné (pour le ҂), ce que nous appelons la "zone de tolérance". D’autres se situent 30 cents au-dessus, d’autres encore sont plutôt 65 cents au-dessus : soit un intervalle de 3/4 de ton au-dessus du degré précédent dans le premier cas, de 1/6ème dans le deuxième et de 5/6ème dans le troisième cas.

Lorsque les degrés s’éloignent de l’intervalle de référence nous utilisons les signes ↓ ou ↑ (par exemple 1 2 3°↓ 4 implique que la tierce sera proche de 30 cts au-dessus de la tierce mineure)

Nous avons aussi entendu au moins deux types de quarte : la quarte juste et une quarte haute qui n’est jamais une quarte augmentée mais se situe, selon les interprètes et leur choix, entre 30 et 50 cents au-dessus de la quarte juste.