Zurna

Zurnas de Turquie (à gauche) et de Syrie (à droite) © Jean-Xavier Bardant - Creative Commons

La zurna (prononcer "zourna") est un instrument à vent à anche double de la famille des hautbois, que l'on trouve présent sous différentes formes sur un large territoire.

Les variations de lutheries sont tellement nombreuses qu’il est difficile d’établir une séparation entre ce que l’on peut considérer comme étant une zurna à part entière et les autres types de hautbois. Toujours est-il que cette famille d’instruments est principalement jouée en Europe, en Asie et au Maghreb.

Dans les Balkans elle cohabite avec la gaïda (type de cornemuse à anche simple utilisée dans le sud des Balkans) et peut avoir un style de jeu assez proche notamment par la pratique du souffle continu ou circulaire.

Le mot “zurna” est utilisé en Turquie, dans le Caucase et dans le sud-est des Balkans et dans cette dernière région on peut aussi l’appeler “zurla”.

Samir Kurtov nomme le type de zurna qu’il joue “iranska zurna”, c’est-à-dire “zurna iranienne”.

En effet, l’étymologie du nom de l’instrument est d’origine persane, de “sür” signifiant “banquet, fête” ou bien de “zor” signifiant “fort”, et de “nay” signifiant “roseau” et par analogie “anche” ou "flûte". On en trouve ainsi de nombreuses déclinaisons : “zornâ” en Iran, “zorna” en Algérie, “surnay” en Inde du Nord et en Asie centrale, “suona” en Chine, etc.

La zurna était l’instrument soliste dans les ensembles “mehter”, compagnies militaires composées de janissaires chargées de l’intendance et de l’orchestre dans l’empire ottoman jusqu’au début du XIXème siècle.

Par sa puissance sonore elle était, avec la gaïda, l’instrument roi des noces et autres fêtes dans les Balkans jusqu’à l’arrivée de la clarinette à la fin du XIXème siècle. Celle-ci fut introduite par l’armée ottomane, et a supplanté la zurna dans la plupart des régions.

En Bulgarie, durant la période communiste (République Populaire de Bulgarie 1946-1990), la zurna était associée aux cultures turque et musulmane donc considérée comme extérieure à la culture bulgare officielle. Pendant la période du “Processus de régénération” (Възродителен процес) qui eut lieu de 1984 à 1985 sous le mandat de Todor Jivkov, les lois répressives visant les musulmans de Bulgarie imposèrent aussi l’interdiction de la pratique de la zurna.

La zurna est souvent associée au davul (ou tapan ou dohol) pour former l'ensemble "davul-zurna".

 

 

Photo : Zurnas de Turquie (à gauche) et de Syrie (à droite) © Jean-Xavier Bardant - Creative Commons